Grève surprise chez ICOPAL SIPLAST

Nos revendications…

Un petit talon supplémentaire de 50€ brut sur le salaire de base de tous les salariés, soit un supplément pour l'usine équivalent à 72 000€ chargé pour l’employeur sur un an.
Il a préféré perdre plus de 800 000€ de production et tous les frais supplémentaires liés à la grève (d'annulation des transports, de retard des livraisons / commandes) avant de réagir.

Petite Histoire de la grève… 

Après 3 rendez-vous avec les représentants de la direction locale, au second jour, a midi nous étions toujours au même point :

•  “Oui nous comprenons les problèmes des travailleurs pauvres de notre site,..
•  … Non il n’y aura pas de solution locale par des augmentations salariales ou des primes.”
• Fin des négociations par la direction, plus aucun contact local, ni discussion avec la direction centrale de Paris, terminé, "retournez travailler" plus rien a dire !

 

C'est alors que nous avons fait appel à la solidarité CGT du Groupe Monier, lui aussi racheté par le même groupe américain que nous, avec qui nous discutons sur les nouveaux accords d'entreprise liés à notre  future fusion pour 2023.

Eux aussi subissent le même sort et ont décidé de nous suivre dans la grève à partir du 30 au soir avec des préavis sur les 3 sites Monier CGT de Marseille, Signy l'Abbaye et Roumazière.

Ce n’est que le 1 avril et pas un poisson, 2 jours après la dernière rencontre locale, que la direction générale a décidé de prendre contact en visio avec les responsables syndicaux CGT de l’usine de Loriol pour ouvrir le dialogue, alors que 3 sites de plus étaient en grève depuis 48h !

Après 2h de discussion, la négociation sans aucune avancée, tourne à l'échec malgré nos propositions de conciliation. La reconduite des préavis pour la semaine suivante, allait être revotée… mais la direction générale nous rappelle et se dit prête à céder à sa position de principe sous condition !

La position du groupe américain est de ne pas céder aux grèves pour éviter toute pub de victoire (surtout vis à vis de la CGT).

Alors la direction générale s’engage a annoncer dans un mois, le versement officiel d’une prime, si nous levons tous les préavis et en annonçant officiellement que "cette prime était dans les tuyaux" et n’a rien à voir avec la grève. mdr !

 

La direction a cédé sur :

• l’obtention, malheureusement que d’une prime en septembre, proportionnelle à l’inflation cumulée, équivalent à un rattrapage du pouvoir d’achat afin d'améliorer la rentrée de septembre. (Après le versement de l'intéressement en mai et de la prime vacances en juillet)
• mais en plus nous avons obtenu enfin, un rattrapage salarial supplémentaire, étudié au cas par cas en local, demandé depuis 3 mois, variant de 40€ à 80€, pour les salaires bruts de base inférieurs à 1800€ par mois, et qui sera payé dès avril. (environs 20% du personnel impacté).

Les raisons de la grogne…

Il faut dire que les raisons de la grogne sont bien compréhensibles avec des salaires à 1450€ net pour 37h, les travailleurs ne peuvent plus vivre dignement de leur labeur. Les plus jeunes arrivants, sont souvent obligés de se faire remplir le frigo par leurs parents !

Cette descente aux enfers qui nous a déjà fait perdre 8% de nos revenus en 2018, après le rachat de notre entreprise française, continue avec de plus en plus de salariés qui se font rattraper par le SMIC malgré leur ancienneté, méprisant ainsi le savoir faire du travailleur et sa qualification professionnelle.

Alors que l’entreprise dépasse son record de 2017 en CA, avec une marge extraordinaire supérieure à 30% jamais atteinte depuis 2015, les salariés ont eu droit à 0,2% d’augmentation en plus du pouvoir d’achat sur 2020 (2,8%) et une PEPA de 170€ une fois les vases communicants faits par la direction sur le versement de la dotation CSE qui a diminué de 150€ par salarié…

Pour la nouvelle direction générale il est normal, que depuis que nous sommes achetés par un groupe américain, notre entreprise qui auparavant payait toujours des impôts à l'état français est maintenant déficitaire artificiellement !
Elle ne paye plus d'impôt, bénéficie des aides de l'État et vide les revenus de l’entreprise grâce aux délocalisations de services à l’etranger (GBS). Service achat au Luxembourg, Service Informatique en Angleterre et Inde, Service gestion paie départ pour Lituanie, tout cela a mis des salariés au chômage à moindre coût avec l’argument de nous faire gagner de l'argent, mais nous coûte plus qu’avant et permet surtout une optimisation fiscale vers des paradis fiscaux et salarial.

 

Cette victoire nous la devons…

• à la Solidarité de la CGT qui a uni Monier et Icopal dans une grève pour faire plier une direction générale d’un grand groupe américain qui gagne des milliards par an et ne se souci pas de la misère qui s'installe parmi ses travailleurs.
• à la Solidarité des travailleurs du site, car nous avons sur 4 jours perdu 5 grévistes sur 50, qui se sont fait remplacer par 2 non grévistes du début  afin de continuer à bloquer toute production.

 

L’Union fait la force, c’est ensemble que l’on gagne !

Merci et bravos à tous les travailleurs qui ont fait confiance à la CGT et permis par leur détermination solidaire cette grève victorieuse.
Vive La CGT tous unis pour un monde meilleur et plus équitable dans la répartition des richesses..

La CGT BMI Icopa

 

 

 

 

Article sur le Dauhiné Libéré